Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes.
Arthur Rimbaud
Les enfants et Internet : ce que révèlent les pratiques philosophiques
Par Florence Louis le vendredi 1 décembre 2023 à 12:26 - Philosphères : traces
n°94, à lire ici
Lanceurs d'alerte : héros, déviants ou sentinelles de la démocratie ?
Par Florence Louis le mercredi 29 novembre 2023 à 10:03 - Politique
SOMMAIRE
Introduction : Danièle Henky & Nadine Willmann Lanceurs d’alerte entre héroïsme et déviance
I. les lanceurs d’alerte en action : hérauts de la vérité ou voix dans le désert ?
Olivier Hanse Robert Jungk, lanceur d’alerte anti-nucléaire, défenseur précoce des whistleblowers (1970 -1980)
Anne-Marie Pailhès Rudolf Bahro, une figure du lanceur d’alerte ?
Nadine Willmann Deux lanceuses d’alerte dans le domaine médical en Allemagne : héroïsme ou trahison ?
II. représentations fictionnelles d’ un personnage paradoxal
Elena Di Pede Les prophètes bibliques, des « lanceurs d’alerte » avant la lettre ?
Danièle Henky Représenter le lanceur d’alerte en littérature de jeunesse : un nouvel avatar du héros ?
Isabelle Rachel Casta Paranoïa, dissociation et schizophrénie : Faut-il être fou pour être lanceur d’alerte ?
III. cadrage de la déviance et limites de l’alerte
Jacqueline Bouton Le lanceur d’alerte, nouvelle génération.
Jules Samson Nyobe Le lanceur d’alerte, nouvelle figure du panoptisme ?
Edouard Schalchli & Florence Louis Vraies alertes, fausse parole
Conclusion Jean Jauniaux La quatrième chaise Bibliographie
Giono politique : rencontre le 25 novembre
Par Florence Louis le mercredi 15 novembre 2023 à 10:27 - Culture
Rendez-vous samedi 25 novembre à la Maison Garbay à Luglon, pour un débat autour de la décroissance, dans le cadre du festival Alimenterre. Invité : Edouard Schaelchli, pour son dernier livre, Giono Politique, paru aux éditions Les Acteurs du savoir.
Ci-dessus : recension dans le journal La Décroissance, octobre 2023
Ci-dessous : recension dans le journal Marianne, 31 août au 6 septembre 2023
L'industrie du complotisme, rencontre à Bordeaux avec Mathieu Amiech
Par Florence Louis le mardi 26 septembre 2023 à 12:09 - Politique
"Ce livre est marqué par l’expérience de la gestion techno-autoritaire du Covid-19, durant laquelle toute contestation de la version officielle des événements était disqualifiée comme complotiste. L’auteur considère à la fois que la diffusion de théories complotistes et réductrices dans la population est une réalité et un problème ; et que l’anti-complotisme est une stratégie de neutralisation du débat public par les dirigeants et une grande partie de la presse. Le complotisme est un résultat direct de la perte de contact avec la réalité induite par la numérisation de nos vies quotidiennes, l’addiction du plus grand nombre aux réseaux sociaux, etc. Il est aussi alimenté par le nihilisme des oligarchies (industrielle, politique, médiatique…), qui assument de plus en plus l’appauvrissement des populations et la destruction de la vie sur terre, pour maintenir «quoi qu’il en coûte » le système économique en place. Ce n’est pas une raison pour approuver la tournure d’esprit complotiste. Mais c’est une bonne raison d’affronter les questions que le complotisme soulève, afin de les réinscrire dans une perspective de lutte pour la liberté et la justice sociale."
Rencontre avec l'auteur le dimanche 8 octobre à 17h30, suivie d'une auberge espagnole à 19h30 salle de la cheminée à l'Utopia. Entrez, libres !
Célébrer Ivan Illich
Par Florence Louis le vendredi 24 mars 2023 à 17:16 - Culture
Nous avons le plaisir de vous inviter à nous rejoindre, le dimanche 16 avril prochain à l’occasion d'une rencontre publique du Cercle des lecteurs d’Ivan Illich au restaurant La guillotine, 24 rue Robespierre à Montreuil.
Nous nous retrouvons à midi autour d'un buffet. Ceux qui le souhaitent pourront présenter leur contribution orale à l'assemblée, tout l'après-midi jusqu'au soir.
A l’occasion des vingt ans de la disparition d'Illich, plusieurs thèmes sont d’ores et déjà retenus :
le contrôle social, avec Silvia Grünig-Iribarren,
la lecture au lycée, à la lumière Du visible au lisible, avec Alfons Garrigos et Ignace Schot
Energie et équité, avec Thierry de Bresson
Illich dans le sillage d'Arnold Toynbee, avec Edouard Schaelchli
la vieillesse créatrice, avec Florence Louis.
D'autres s'ajouteront peut-être. Tous donneront lieu à discussion.
Participation au Colloque international « Philosophie pour/avec les enfants dans l’école et hors de l’école »
Par Florence Louis le vendredi 21 octobre 2022 à 11:49 - Philosphères : traces
Philosphères participe au Colloque international « Philosophie pour/avec les enfants dans l’école et hors de l’école », organisé à Bucarest, les 28 et 29 octobre 2022 avec une communication proposée par Florence Louis, « Les enfants et internet : ce que révèlent les pratiques philosophiques », samedi 28 octobre, 9h/9h30 (temps européen). Le colloque est à retrouver en ligne sur le site de l’Université de Bucarest.
Retour sur les ateliers à visée philosophique menés depuis plusieurs années à Bordeaux et dans sa métropole, avec le soutien de l’Agence régionale de santé, la Ville de Bordeaux (DSU, Bordeaux Sud), Bordeaux métropole (Les Juniors du développement durable) l’Etat (ANCT Politique de la Ville), la CAF, le département de la Gironde.
Article à lire en ligne dans le numéro 94, novembre 2023 de la revue Diotime
AbstractChildren and the Internet : what philosophical practices in school reveal
Key words : Internet, children, boredom, anguish, education, sexuality
«
At a time when almost all the children are increasingly plunged in the
digital world, at home or at school, when the majority of teenagers is
using a smartphone several hours per day, practising philosophy with
them offers opportunity to open the debat about the place of screens in
their life. Contrary to the positive image that is promoted by the mass
media, children express massively their suffering : they feel
loneliness, they deplore adults’ attitudes to screens, they are full of
fears fed by what they find in the Internet, some of them have chronic
fatigue and insomnia…
In front of what Manfred Spitzer call Digital
Demenz, they are able to lead a philosophical reflection much more free
than their olders : why are we so dependent and how should we respond ?
Children understand that there are leaks between anguish and boredom,
between emptiness and wholeness, betwwen desire and lack (cf. Martin
Heidegger, Giorgio Agamben). However, even if most of them share that
they are prisoners of a digital environment, only those which have the
possibility to get out and play outside can establish the link between
freedom and Nature (cf. Bernard Charbonneau, Thierry Paquot).
The
access to pornography and violence constitutes a worrying blind spot in
the new situation : as the very foundation of cultures all around the
world is the separation between children and adults with regards to
sexuality, Internet submit children to tentation to transgress
prohibition : it only takes one click and they can enter without any
ritual initiation to the heart of orgiastic chaos. That’s why the
subject of hell is recurring in children discussions about the Internet.
This
contribution aims to launch the debate on the switchover thanks to the
philosophical practives which allow to gather children’s opinions and
testimonies. »
• Florence Louis, founder association Philospheres
(Bordeaux, France), practices philosophy for children for 2015, graduate
of the University of Sorbonne, Paris, (France), where she earned a
Masters of moral philosophy and a masters of Political Philosophy.
Author (2020 ; 2022).
• Association Philospheres (Director) ,
Association Aquitaine Bernard Charbonneau Jacques Ellul (President),
Carrefour Ventadour (Vice-présidente)
Des mots dans les arbres 7ème édition
Par Florence Louis le mardi 14 juin 2022 à 18:34 - Philosphères : traces
Rendez-vous début juillet à Bordeaux pour un voyage poétique à travers l'univers du jeune Saint-John Perse ! Un spectacle conté pour tout âge, à partir de 6 ans, suivi d'ateliers philo et arts plastiques, gratuits, dans le cadre de PARTIR EN LIVRE !
Han pasado, par Edouard Schaelchli et Florence Louis
Par Florence Louis le mardi 26 avril 2022 à 15:30 - Politique
Réflexions sur l’orien
Réflexions sur l’orientation fasciste de la société techno-libérale de croissance
Le chef naît quand le fascisme est devenu nécessaire. Mussolini paraît lorsque les temps sont révolus et si ce n'était pas Mussolini, n'importe quel général ou industriel emporterait l'affaire. Le chef ne vient au monde que parce que la mentalité générale du public exige ce chef, réclame ce héros dans lequel elle veut s'incarner. Le fascisme n'est pas une création du chef mais le chef une création de la mentalité préfasciste. Le chef est là en somme pour concrétiser des aspirations parfois encore inconnues de la foule - et c'est ce qu'il faudra comprendre lorsque je parlerai de la démagogie du fascisme. Il n'est pas question d'un homme qui veut un monde de telle façon et sur telle mesure - mais d'un homme qui s'applique à réunir en lui tous les lieux communs que la foule accepte, qui catalogue toutes les vertus que le public demande et qui, par là, prend un pouvoir, un ascendant sur lui. Un état d'esprit commun antérieur au fascisme est une condition sine qua non du fascisme. Jacques Ellul, 1937
La raison ne demande pas, n’accepte pas l’obéissance. On ne commande pas au nom de la raison comme on commande à la manœuvre. Il n’y a aucune armée de la raison, aucuns soldats de la raison, et surtout il n’y a aucuns chefs de la raison. Il n’y a même, à parler proprement, aucune guerre de la raison, aucune campagne, aucune expédition. La raison ne fait pas la guerre à la déraison. Elle réduit tant qu’elle peut la déraison par des moyens qui ne sont pas les moyens de la guerre, puisqu’ils sont les moyens de la raison. La raison ne donne pas des assauts ; elle ne forme pas des colonnes d’attaque ; elle n’enlève pas des positions ; elle ne force pas des passages ; elle ne fait pas des entrées solennelles ; ni elle ne couche comme le vainqueur militaire sur le champ de bataille. Charles Péguy, 1901
Il est donc bien évident que si l’on veut saisir le fascisme dans sa réalité, il ne faut pas le rechercher dans les constructions des intellectuels; à la rigueur peut-on procéder ainsi pour le communisme, mais le fascisme par sa nature même s’y oppose. Discuter de la valeur du travail ou de l’État totalitaire sur les bases que nous offre Rocco ou Villari, c’est discuter dans le vide, c’est faire œuvre inutile. Le fascisme ne s’étudie pas dans sa doctrine parce qu’il n’est pas une doctrine; il est un fait, produit de situations historiques concrètes. Il est sans intérêt de discuter des diverses formes sociales du fascisme, ou d’opposer en thèse pure fascisme contre libéralisme ou contre communisme, parce qu’il y a des forces qui dépassent ces mots, qui enchaînent les situations. Pour l’étudier, ne pas prendre des livres doctrinaires qui le rattachent à Sorel ou à Spengler, mais des statistiques, et la description froide d’une organisation technique. Il faut séparer le fascisme de toute idée parce que dans la réalité, il est ainsi séparé: nous allons voir qu’il a consacré cette scission définitive de la pensée et de l’acte, qu’il l’a utilisée. Si j’étudie par conséquent le passage du libéralisme au fascisme, je ne le ferai que dans les faits, sous l’angle de l’économie, de l’organisation politique, de la communauté, etc.
Pour qu’il y ait une masse, il faut donc qu’il y ait trois conditions réunies: un groupe d’hommes de conditions, nature, etc., divers – qui se font une représentation d’unité – mais que cette unité n’ait pas un caractère nécessaire de longue durée: à distinguer par conséquent de la foule, ou de la horde. La représentation concordante d’unité de tous les individus de la masse peut avoir des raisons très différentes: un intérêt commun, une situation économique ou sociale (groupe de chômeurs), un sentiment provoqué par le monde extérieur, soit de satisfaction, soit de mécontentement (foules du 6 février). On s’aperçoit alors qu’il faut distinguer entre les masses abstraites et les masses concrètes. Les masses abstraites sont celles qui reçoivent passivement des influences ou des suggestions de l’extérieur – influences et suggestions identiques pour tous. [...] Leur masse est effectivement abstraite, parce qu’ils ne conçoivent pas l’identité de leurs réactions, leur rôle consistant à ne plus être qu’un instrument récepteur et qui émettra à son tour certaines excitations; leurs représentations ne seront jamais qu’une prise de conscience de la masse et non pas une brisure de celle-ci. Seulement cette prise de conscience risquerait d’empêcher le passage de la masse abstraite à la masse concrète. Supposons en effet qu’il y ait dans la vie d’un individu, en succession ininterrompue, création et destruction de participation à des masses diverses (bureau, cinéma, café, journal, jazz); on verra se produire peu à peu une intégration complète de l’individu à ces masses successives – une solidarité mécanique naît. Si maintenant nous supposons qu’un tel individu reçoive une excitation suffisamment forte dans une masse quelconque pour passer à l’extériorisation, et par exemple à l’action, comme il est dans le même état que tous les individus qui font partie de cette masse très précise (lecteur d’un quotidien), tous les individus de cette masse répondront identiquement à l’excitation: même sans mot d’ordre individuel, tous les lecteurs de l’Action française se retrouveront à la Concorde le 6février. Poursuivons nos suppositions. Si tous les individus font partie de masses identiques qui occupent entièrement leur vie, si par conséquent, ils vivent dans un état de solidarité mécanique abstraite, et si ces individus reçoivent l’excitation nécessaire, ils réagissent tous dans le même sens, mais ce ne sera plus ici dans leur comportement d’un soir, ce sera une extériorisation globale dans leur vie même. Ils deviendront l’expression non plus d’une série de masses abstraites mais d’une série de masses actuelles, réalisées, concrètes qui s'appelle exactement le fascisme.
Et nous voici revenus en plein dans notre question; le fascisme se présente, au point de vue des formes de la sociabilité, comme une transformation des masses abstraites en masses concrètes à l’intérieur d’une solidarité mécanique. Mais c’est, après tout, la synthèse de ce que j’ai dit jusqu’ici: le libéralisme et l’individualisme préparent cette transformation par une création des masses abstraites et par une solidarité mécanique sans cesse plus poussée. L’on peut bien dire en effet que tous les libéraux se sont trompés lorsqu’ils ont cru que leur doctrine amenait à une plus grande prise de conscience de l’individu. Au lieu de voir l’homme, ils ont vu des schémas de l’homme et les doctrines se sont basées sur ces schémas. [...] Nous avons vu que la fonction extrême la plus développée d’une société mécanique est la fonction répressive. Or maintenant se développe, à la place de la fonction répressive, une fonction préventive. Au nom du sens commun, au nom du bien commun, au nom de la morale commune, on tend à créer le type d’homme commun (Homo rationalis vulgaris, dira-t-on dans le petit Larousse). [...] Cet homme idéal créé, on en répandra le type à toute occasion, par les énormes moyens de persuasion dont on dispose. Un million d’hommes ne peut pas avoir tort, déclare je ne sais plus quel savon à barbe. Vérités admises. Il suffit d’ouvrir un journal pour respirer cet air – courrier de la femme ou petites annonces de mariage. Le libéralisme a entraîné un amorphisme social probablement sans précédent dans l’histoire. Il a permis la création de ces masses abstraites dont je parlais tout à l’heure, de cette vie par masses et uniquement par masses – où la vie de l’homme se recouvre, d’une série de cercles qui se recoupent et qui absorbent totalement l’individu. Groupe du café et groupe du club, groupe du sport et groupe du métier. Il prend telle figure à telle place, et telle autre dans tel milieu. Il n’est plus lui-même, il est essentiellement l’homme social, obtenu par les moyens préventifs, celui dont la société n’a plus rien à craindre, qui ne peut au contraire que la stabiliser – c’est bien ce qui va arriver. Dans cette société néo-mécanique, le choc qui entraînera l’apparition des masses concrètes sera d’autant plus facile que l’amorphisme sera plus complet. Et de même, les notions de sacrifice et d’héroïsme seront d’autant plus facilement exaltées que l’individu aura perdu conscience de sa valeur. Le fascisme se présente, au point de vue social, comme un amorphisme mieux combiné, plus volontaire quel’autre état, libéral, mais du
même ordre, appartenant au même type de société.
- Jacques Ellul, « Le fascisme, fils du libéralisme », Cahiers Jacques Ellul. Pour une critique de la société téchnicienne, n° 1, les années personnalistes, 2003, pp. 113-139.
- Christophe Guilluy, No society, Flammarion, 2018
- Elias Canetti, Masse et puissance, 1959.
« Déprimer »... ou se battre ? Pour un rasoir d’Ockham technologique
Par Florence Louis le jeudi 3 février 2022 à 11:18 - Politique
Je pense que nous sommes mis au défi, comme jamais auparavant, de prouver notre maturité et notre maîtrise, pas de la nature, mais de nous-mêmes. Rachel Carson, 1962
« Il est vain de faire avec plus ce qui peut se faire avec moins. »
« les entités ne doivent pas être multipliées sans nécessité. »
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